PIERRE EMMANUEL

Les nouveautés sur le site

Avril 2024


   La frise du centenaire en 3D : activités et articles à voir ici
~ janvier 2016-avril 2017 ~

 

• Cela s'est passé un... Semaine du 28 avril au 5 mai (ci-dessous).

L'extrait du mois :
    
- « L’artisan », Tu, Seuil, 1978, p. 400 ; Œuvres complètes, vol. II, L’Âge d’Homme, 2003, p. 702.
     - « Créer pour rompre », Choses dites, DDB, 1970, p. 110-111.

• « The power of the poet », The Atlantic, n° 187, janvier 1951, p. 74-77.

 

 


28 novembre 2019 : décès de M. François Livi, exécuteur testamentaire du poète et président du Centre de recherche. Cf. colonne de droite (Centre de recherche).

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     Mme Catherine Emmanuel Carlier, présidente de l'Association des Amis de Pierre Emmanuel, lui rend ici hommage.

     Chers Amis,

     La nouvelle de la mort de François Livi nous a tous bouleversés, il est parti trop vite, trop tôt.
     Au fil du temps nous avions appris à le connaître. Nous aimions son humour, la qualité de son écoute, son humilité, sa bienveillance.
     Parfois, il se plaisait à nous raconter sa première rencontre avec Pierre Emmanuel, en 1966 rue de Varenne, alors qu’il était un tout jeune étudiant et comment très vite ils se lièrent d’une profonde amitié. Une amitié qui ne s’est jamais démentie.
     François Livi exécuteur testamentaire de Pierre Emmanuel fut le président du Centre de recherche, crée en 1986. Il a beaucoup œuvré, avec tous les membres du Centre, à la connaissance et à la mémoire du poète et nous lui en sommes très reconnaissants.
     Comme il va nous manquer lui qui nous a tant donné et tant appris !

     Catherine Emmanuel Carlier
     Présidente de l’Association des amis de Pierre Emmanuel

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Des nouvelles dans "On en parle...", colonne de droite: livres, émissions et articles nouveaux sur Pierre Emmanuel.


 La lettre de l'Association des Amis de Pierre Emmanuel et le bulletin d'adhésion 2019. Merci aux généreux donateurs !



IMPORTANT : Les photos, textes et autres documents de ce site ne sont pas libres de droit, ceux de Facebook ou des affiches non plus.


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Le mot de l'Association

     Depuis sa création, en 1985, l'Association s'est attachée à servir la mémoire de Pierre Emmanuel et à faire connaître son œuvre en apportant son soutien à des publications, rencontres, expositions, émissions radiophoniques et à différents hommages en France comme à l'étranger.
     La création d'un site Pierre Emmanuel s'est imposée comme une évidence et une priorité. Un nouvel outil pour retracer l'itinéraire de l'écrivain, du poète et de l'homme d'action engagé dans son siècle en faisant découvrir ses multiples visages : l'homme de culture, son action auprès des médias, mais aussi l'homme de foi, l'homme courageux, le résistant, le défenseur des droits de l'homme.
     C'est un travail énorme qui fut engagé, un travail exigeant et rigoureux mené par Anne Simonnet (*) aidée dans ses recherches par des témoins de la vie de Pierre Emmanuel, par le Centre de recherche et par la famille du poète. Une approche aussi complète a nécessité des années de consultation dans les archives de la BNF, de l'Imec, l'Ina, et d'autres fonds. Des manuscrits, des photographies, des lettres et des documents souvent inédits, prêtés par des amis, des proches ou d'anciens collaborateurs de Pierre Emmanuel ont considérablement enrichi le site.
     Pierre Emmanuel visionnaire, initiateur et créateur de la Vidéothèque (Forum des Images), confiant dans les nouvelles technologies, aurait certainement apprécié l'instrument de connaissance, de dialogue et d'échange que constitue un tel site.
     Proposer un site clair, lisible, complet et accessible à tous, telle fut notre démarche pour que Pierre Emmanuel reste vivant dans les mémoires.

Catherine Carlier, Présidente de l'Association

 

 (*) Anne Simonnet est professeur de Lettres classiques, Docteur ès Lettres, auteur de l'ouvrage Pierre Emmanuel, poète du Samedi saint et d'une thèse : Le Christ de Pierre Emmanuel. L'élaboration d’un mythe personnel.

La lettre de l'Association 2022Bulletin d'adhésion 2022

Cela s'est passé un... (La micro-information du jour)

28 avril

28 avril 1970

     Diffusion de l’émission radiophonique « Votre jardin secret » consacrée à Pierre Emmanuel sur France Inter. Pierre Emmanuel évoque l’origine de sa vocation de poète fait un éloge de Pierre Seghers, précise ce qu’est la poésie pour lui (6’35 ») et dit un extrait de Jacob (2’10 »). « Ah, je regrette, Madame, de vous décevoir : j’ai en effet écrit beaucoup de livres pour essayer de définir la poésie, ou plus exactement la fonction du poète, en particulier le rapport entre cette fonction et d’autres fonctions de la pensée, il n’est pas possible de donner une définition de la poésie en quelques mots, mais je crois tout de même que contrairement à ce que pensent beaucoup de gens, ce n’est pas simplement une façon de dire, une façon d’orner des pensées et des sentiments, une sorte d’artisanat supérieur du langage, c’est véritablement une façon de penser. On pense en poésie, on pense poétiquement comme on pense philosophiquement ou scientifiquement. On aborde la réalité d’une certaine manière et tout est question de définition de l’imagination créatrice. En fait l’imagination créatrice n’a rien à voir avec ce que nous appelons la fantaisie. »

 

29 avril

29 avril 1955

     « Hitler est-il bien mort ? », article de Pierre Emmanuel dans Témoignage chrétien, n° 564, p. 2. « [Hitler] fut le fossoyeur de l’Europe ; la guerre totale est née de lui ; il nous a imposé le dogme de la justification par la force. Il nous a enseigné des méthodes de terreur dont la société post-hitlérienne sait faire usage, hypocritement, clandestinement sans doute, mais dont elle se servirait à ciel ouvert, le temps venu. Il nous a saturés de mensonge : il a atrophié notre sens du bien et du mal. Nous avons vu les “bons”, à Yalta, porter des toasts de sang aux massacres, et trancher dans la chair des peuples, allègrement. Tout souci de vérité humaine a disparu de l’histoire : nous sommes devenus des “réalistes”, qui ne s’embarrassent de morale que quand elle est utile dans la présentation des faits. La grande victoire de Hitler, c’est que nous fassions rire, en parlant de morale absolue. En un sens, il a rendu la morale absurde, et perverti son langage pour longtemps : mais il l’a aussi démystifiée en démasquant ce qui était caché – notre faiblesse, notre inconscience, notre tartufferie, notre impuissance à l’incarner. Que la morale est un tout, ou bien elle cesse d’être. »

 

30 avril

30 avril 1960

     « Un poète répond au critique : Ce que nous cherchons ? Redonner sa pleine dignité à la parole », article de Pierre Emmanuel dans Le Figaro littéraire, n° 732, p. 1-2. « Avant de faire de nous les contemplatifs d’une religion de l’immanence, il conviendrait de faire le compte de toutes les raisons négatives qui nous conditionnent moins à la contemplation qu’à une certaine passivité. Il y a dans la vocation poétique une racine de faiblesse qui fait de nous des exilés à l’intérieur : bien souvent, c’est nous en faire accroire que de nommer contemplation ce refus du monde tel quel. Est-il besoin de dire que nos exercices n’ont rien à voir avec la discipline mystique ? Notre mysticité est aussi vague que notre philosophie. Je ne dis pas que cette faiblesse devant le monde et la souffrance de l’être qu’elle nous cause de plus en plus avec l’âge ne sont pas un terrain favorable à une meilleure compréhension de la vie psychique et des valeurs que crée l’esprit. Au contraire, à condition que la faiblesse soit surmontée et changée en force. Alors nous pourrions nous compter parmi les instruments de la conversion spirituelle que l’homme moderne attend obscurément. Mais tant que nous resterons repliés sur notre spiritualité indigente, incapables de dire tout l’homme et d’adapter notre langage à l’ensemble dramatique de la réalité, nous fabriquerons du pseudo-sacré pour une élite elle-même exsangue. »

 

1 mai

1 mai 1981

     René Couderc, « Vie poétique », L’École libératrice, n° 26, 1 mai 1981, p. 5. « Celui qu’Albert Béguin, dans sa présentation, en 42, classait si justement parmi “Les poètes de la grande abondance, usant de toute la richesse du langage… préférant ces mots qui ont un poids de chair et de sang”, celui-là, le lecteur le sait, est devenu autre en esprit du moins autre, par la forme. L’expression, maîtrisée, ordonnée, contenue, s’intellectualisant, a renoncé à ce qui aurait parfois évoqué une première vase, un premier limon dans lesquels grouillait une vie nouvelle et, elle aussi, première, gorgée de sang, de semence et de future lumière. Une longue et étudiée démarche a conduit ce poète à s’écarter d’un baroquisme à la structure torrentielle – on ne parlait pas de lui sans évoquer Agrippa d’Aubigné. Il a renoncé à une étonnante crue du verbe pour tenter de mieux traduire la clarté du croyant acharné à dire l’inexprimable, frôlant sans cesse l’impossible, l’intransmissible.
     L’Autre vient après Una, après Duel et les cent soixante douzains qui le composent (dix décasyllabes couronnés par deux alexandrins, dont certains compteront parmi les plus beaux de notre langue) tracent un chemin vers une lumière. »

 

2 mai

2 mai 1964

     « En chemin », article de Pierre Emmanuel dans Réforme, n° 998, p. 10. « Le poète espagnol Dionisio Ridruejo vient d’être arrêté à Madrid. Il était de cette centaine d’Espagnols qui, aux côtés de leurs compatriotes, avaient assisté, en juin 1962, au Congrès du Mouvement Européen à Munich. Le gouvernement du général Franco en avait pris ombrage, et donna le choix aux congressistes entre l’exil et la résidence forcée aux Canaries. Dionisio Ridruejo resta donc à Paris près de vingt mois, consacrés sans doute à la méditation politique dans un climat moins étouffant que celui de Madrid.
     Mais le sens qu’il avait de sa responsabilité à l’égard d’un pays où les élites de toute espèce sont rares, et les gens de sa trempe encore plus, l’a conduit à repasser la frontière clandestinement, comme il était venu, et .à rejoindre son domicile madrilène. Avisée sans doute de son dessein, la police surveillait l’immeuble. Elle lui a fait grâce d’une nuit de sommeil, et l’a conduit à la Sûreté le lendemain de son retour. »

 

3 mai

3 mai 1972

     Diffusion d’une émission radiophonique dans la série « Indicatif futur » de France culture : « Prospective du développement culturel ». « Ce qui risque de se produire, dans cet effort vers la civilisation nouvelle, c’est que, un certain nombre de spécialistes, précisément, et de spécialistes du futur, s’emparent de l’idée pour lui donner une structure purement intellectuelle. Et que, par une terminologie appropriée, ils fassent de ce mot “culture”, un mot vide de sens pour la plupart d’entre nous, alors qu’il devrait avoir, et qu’il doit avoir un sens de plus en plus plein, le sens d’une relation universelle à créer ensemble. C’est pourquoi je souhaiterais que dans toute les activités préparatoires à cette vision du monde de demain, que la fondation européenne de la culture a l’ambition d’ébaucher, d’ouvrir devant nos yeux, soient associés, mais vigoureusement associés, des artistes. Car eux, s’ils ne sont pas des hommes d’une spécialité, s’il leur manque le langage de cette spécialité et peut-être la science qui permet, jusqu’à un certain point la prévision, et qui nous sollicite à une supputation de ce que sera notre avenir, les artistes voient. »

 

4 mai

4 mai 1968

     André Marissel, « Un homme de parole : Pierre Emmanuel », Réforme, p. 14. « Aujourd’hui, en 1968, l’œuvre et le témoignage de Pierre Emmanuel paraissent pourtant plus modernes que ceux des athées vindicatifs des années 50 : n’ayant, selon ses propres termes, rien renié de son ambition, qui “est de comprendre l’actuel et l’éternel, l’homme intérieur et l’homme-univers, le bourreau et le saint, l’enfer de la douleur et le ciel de la louange”, Emmanuel a révélé que par la poésie et par une intuition de tous les instants, le monde invisible et le monde visible, l’homme immortel et la créature angoissée cessaient d’être divisés. Grâce au Langage — non pas un instrument mais l’être même de l’homme — un Espoir redevenait possible, en dépit du déprimant climat d’exil et des conflits que la “civilisation” procure. »

 

5 mai

5 mai 1976

     Enregistrement d’une émission radiophonique de la collection « La littérature du… » dans « Les matinées de France culture » à propos de La vie terrestre. « [L]es textes de circonstance ont l’avantage de mettre celui qui parle en face d’un public ; et ce public l’aide beaucoup à dire. Car il ne dit pas que pour lui, il dit en fonction de ce public qui l’écoute et dont la manière de l’écouter souvent détermine ce qu’il va dire. Il y a une sorte de sympathie qui se crée, même une énergie commune qui se dégage finalement.
     C’est vrai que d’une certaine façon je suis beaucoup plus anonyme que personnel. J’ai tendance, par nature, à me fondre dans la multitude, enfin dans le groupe ou même dans la multitude. Et je me sens relativement plus à l’aise devant eux que devant l’interlocuteur individuel, parce que pour l’interlocuteur individuel il faut souvent trouver le lieu de la sympathie. Cela ne se fait pas nécessairement immédiatement, et si cela ne se fait pas tout de suite, on ne parle que de choses assez vaines et assez superficielles. Lorsqu’on est en face d’un groupe c’est différent : il y a véritablement une aimantation, une résonance : le groupe sert de résonateur à la pensée propre et d’une certaine façon la pensée propre s’accorde à celle du groupe. »


 

 
 

À écouter...

Un extrait de Babel lu par Pierre Emmanuel en 1983

 

L'extrait du mois

Poésie

                           L’artisan
                                   à Claude Galeron

     Le même outil depuis dix mille années
     La même main trouvant la même prise
     La même forme équilibrant le poids 
     Le même jeu des muscles et des lois
     Le plus grand art n’est-il pas d’inventer
     Comment la plume et le manche s’épousent
     Et quelle juste économie d’efforts
     Permet d’astreindre au regard la matière
     Le moindre coup que le tailleur de pierre
     Donne à ce bloc dont il ressent le grain
     Est une idée sans mots tout amoureuse
     Que seul le corps sait parfaire à ce point
     Car de son geste il crée une parole
     Dont l’action écoute le symbole
     Tant il est vrai que le bon artisan
     N’en finit pas de proférer les mondes
     Par la vertu du plus humble instrument

« L’artisan », Tu, Seuil, 1978, p. 400.

__________________

Prose

     « L’œil joue un grand rôle dans la lecture silencieuse. De l’espace typographique visible, architectural, il fait une pensée aérienne. La lecture panoramique est souvent le meilleur moyen d’aborder un texte difficile, que la proportion du plein et du vide rend saisissable en tant que lieu de l’esprit. Ici la beauté externe, l’arête des rapports, prépare la rencontre invisible : les lignes visibles font partie de l’univers intérieur. Devant la page avec ses strophes et ses blancs, ses vers brisés, ses ruptures de niveau sur le vide, sa marge droite et l’autre découpée, sa base qui fonde et finit le poème, le titre à mi-hauteur de l’espace, entablement, oiseau planant, je me sens au seuil d’un lieu sacré, sanctuaire de l’indicible. Bien que je m’en défende, j’en éprouve un sentiment que ne m’a jamais inspiré aucune église, sinon ruinée, éventrée. Car le poème parfaitement imprimé ‑ chose très rare, en voie de disparaître – est un temple élevé à ce qui dans l’être est de n’être pas, au Néant vers qui pointe et à qui se rompt toute figure. Le dit de l’être, l’imprimé, ressemble à ces vestiges troués de ciel, ébauches d’un édifice qui fut, ruines d’un autre qui n’est qu’en absence. Ce que les hommes créent de beau en ce monde est un futur antérieur dont le présent est la ruine et l’ébauche. D’où, en ce lieu sans toit, presque sans murs, tout ouvert et entièrement circonscrit – le poème, l’œuvre belle – , cette sensation d’un espace engouffré en tous sens, d’un regard rigoureusement contemplatif, visité de vols oraculaires. »

« Créer pour rompre », Choses dites, DDB, 1970, p. 110-111.

Le centre de recherche

Le mot du Président

     Le Centre de Recherche Pierre Emmanuel attache la plus grande importance au site Pierre Emmanuel. Récemment créé, grâce à l’Association des Amis de Pierre Emmanuel, à la générosité de la famille du poète, aux compétences et à l’inlassable activité d’Anne Simonnet, ce site fédère les efforts de tous ceux qui sont attachés à l’œuvre de Pierre Emmanuel et ont pris à tâche de la faire mieux connaître. Très riche et fort bien présenté, ce site est un excellent instrument de dialogue entre les spécialistes de Pierre Emmanuel et ceux qui, venant des horizons les plus variés, découvrent son œuvre littéraire, son action culturelle, son engagement dans la vie de la cité.
     Depuis sa fondation, en novembre 1986, le Centre de Recherche Pierre Emmanuel s’efforce de promouvoir et de développer la recherche sur l’œuvre, les activités et la pensée de Pierre Emmanuel. Du premier classement des manuscrits et des inédits du poète à l’organisation de colloques universitaires, de la publication des œuvres poétiques complètes à la publication d’inédits, ses réalisations se sont toujours inspirées de ces principes. La vitalité du site est une aide très efficace à la réussite des actions envisagées pour 2014, trentième anniversaire de la mort de Pierre Emmanuel, et 2016, centième anniversaire de sa naissance.

François Livi, Président


Souvenir et hommage des exécuteurs testamentaires

     Ginette Adamson, Anne-Sophie Constant et François Livi.
     
Chacun d'eux a bien voulu répondre à trois questions :
     - Comment avez-vous connu Pierre Emmanuel ?
     - Quel livre du poète préférez-vous ?
     - Pourquoi vous semble-t-il important que son oeuvre soit connue ?

28 novembre 2019

     M. François Livi, exécuteur testamentaire de Pierre Emmanuel, président du Centre de recherche, professeur émérite de Langue et littérature italiennes à l'Université Paris-Sorbonne, est décédé ce 28 novembre 2019. Les obsèques auront lieu mardi 3 décembre à 10 h 30 dans l’église Saint Jean-Baptiste de Grenelle. Travailleur infatigable, il mit jusqu'à sa mort ses très grandes qualités humaines et intellectuelles au service du poète qui l’honorait de son amitié depuis 1966.
     En attendant de plus amples hommages, on trouvera ci-dessous le récit qu’il faisait de sa première vraie rencontre avec Pierre Emmanuel et le premier article qu’il publia sur son œuvre dans la revue La Table ronde.

François Livi, « Ligne de faîte », La Table ronde, n° 227, décembre 1966, p. 147-148.
 

Éditions, rééditions…

Février 2019

     Les éditions Corlevour rééditent La Face humaine.

 

     « Le but de ce livre n’est pas de donner je ne sais quelles règles d’une poésie qui se dirait "religieuse", mais de montrer quel mode d’adoration prolonge logiquement la poésie. Louange adressée à l’Ouvert, ce livre est lui-même un acte d’adoration mené de son début à son terme.
      L’adoration, face au transcendant, est l’acte intégrateur parvenu à son point de rupture : donc le résultat du travail de la pensée en vue de sa cohérence même, travail qui réussit par cette rupture illuminante où il échoue. Ce travail fait apparaître et converger dans l’homme certaines directions ou intentions privilégiées, constantes de l’esprit dans son activité créatrice, dans sa quête réalisante. La poésie, l’une de ces constantes, peut être dite l’usage exhaustif du verbe en quête de son essence.
     Qui entend cette définition est un poète, quand même il n’aurait jamais écrit un seul vers : mais qui ne l’entend pas, même s’il est poète, ne sera jamais pleinement, exhaustivement tel. Sans pour autant mépriser le métier des vers, ni les jeux verbaux de l’intelligence sensible, je n’emploie le mot "poésie" que dans le sens d’attention passionnée à la vérité consubstantielle au langage, mieux : d’identification singulière au destin du verbe humain. De cette vocation, je cherche la fin aux deux sens du mot : fin qui en est évidemment l’essence. » Pierre Emmanuel

     Sur le site de l'éditeur

On en parle...

Mars 2024

     Le monde diplomatique évoque, à l’occasion de l’hommage rendu aux Manouchian, L’honneur des poètes, et en particulier les poèmes de Pierre Emmanuel et de Pierre Seghers.

     On peut lire l’article ici.


26 février 2024

     France Culture propose une courte émission sur « Pierre Emmanuel, autre poète de la résistance ».

     On peut l’écouter ici.


16-17 janvier 2024

     Dans le cadre des Nuits de France-Culture, la radio retransmet « Le poème et son image : Jean Grosjean », avec Pierre Emmanuel.


26 décembre 2023

     Le site Fabula publie le 26 décembre 2023 un article de Marc Escola présentant Baroque et poésie moderne (revue Œuvres & critiques). Il y rappelle l’édition par Pierre Emmanuel des Tragiques d’Agrippa d’Aubigné.

     On peut le lire ici.


12 novembre 2023

     Les archives Sonuma présentent « Pierre Emmanuel ou la réconciliation », reportage réalisé en 1979. A l'occasion de la biennale de la poésie de Knokke-le-Zoute, Jean-Marie Mersch a pu s'entretenir avec le poète catholique Pierre Emmanuel.
     L’émission est visible en Belgique jusqu’au 18 novembre.

     Pour en savoir plus…


8 septembre 2023

     Le Point annonce la mort du journaliste et éditorialiste Jacques Julliard et rappelle : « Membre du comité de rédaction de la revue Esprit et proche de ses grandes plumes, parmi lesquelles Jean-Marie Domenach, Pierre Emmanuel et Paul Ricœur, il défendait le droit des peuples à l'autodétermination. »

     Lire l’article ici.