Les nouveautés sur le site
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• Cela s'est passé un... Semaine du 28 octobre au 3 novembre (ci-dessous).
• L'extrait du mois :
- « Le poème inutile », Versant de l’âge, Seuil, 1958, p. 86 ; Œuvres complètes, vol. I, L’Âge d’Homme, 2001, p. 853.
- « L’élément primordial », L’arbre et le vent, Seuil, 1981, p. 57-58.
• « The power of the poet », The Atlantic, n° 187, janvier 1951, p. 74-77.
• 28 novembre 2019 : décès de M. François Livi, exécuteur testamentaire du poète et président du Centre de recherche. Cf. colonne de droite (Centre de recherche).
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Mme Catherine Emmanuel Carlier, présidente de l'Association des Amis de Pierre Emmanuel, lui rend ici hommage.Chers Amis,
La nouvelle de la mort de François Livi nous a tous bouleversés, il est parti trop vite, trop tôt.
Au fil du temps nous avions appris à le connaître. Nous aimions son humour, la qualité de son écoute, son humilité, sa bienveillance.
Parfois, il se plaisait à nous raconter sa première rencontre avec Pierre Emmanuel, en 1966 rue de Varenne, alors qu’il était un tout jeune étudiant et comment très vite ils se lièrent d’une profonde amitié. Une amitié qui ne s’est jamais démentie.
François Livi exécuteur testamentaire de Pierre Emmanuel fut le président du Centre de recherche, crée en 1986. Il a beaucoup œuvré, avec tous les membres du Centre, à la connaissance et à la mémoire du poète et nous lui en sommes très reconnaissants.
Comme il va nous manquer lui qui nous a tant donné et tant appris !
Catherine Emmanuel Carlier
Présidente de l’Association des amis de Pierre Emmanuel
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• Des nouvelles dans "On en parle...", colonne de droite: livres, émissions et articles nouveaux sur Pierre Emmanuel
• IMPORTANT : Les photos, textes et autres documents de ce site ne sont pas libres de droit, ceux de Facebook ou des affiches non plus.
• Rappel : les liens sont visibles lorsqu'on passe sur le texte.
Le mot de l'Association
Depuis sa création, en 1985, l'Association s'est attachée à servir la mémoire de Pierre Emmanuel et à faire connaître son œuvre en apportant son soutien à des publications, rencontres, expositions, émissions radiophoniques et à différents hommages en France comme à l'étranger.
La création d'un site Pierre Emmanuel s'est imposée comme une évidence et une priorité. Un nouvel outil pour retracer l'itinéraire de l'écrivain, du poète et de l'homme d'action engagé dans son siècle en faisant découvrir ses multiples visages : l'homme de culture, son action auprès des médias, mais aussi l'homme de foi, l'homme courageux, le résistant, le défenseur des droits de l'homme.
C'est un travail énorme qui fut engagé, un travail exigeant et rigoureux mené par Anne Simonnet (*) aidée dans ses recherches par des témoins de la vie de Pierre Emmanuel, par le Centre de recherche et par la famille du poète. Une approche aussi complète a nécessité des années de consultation dans les archives de la BNF, de l'Imec, l'Ina, et d'autres fonds. Des manuscrits, des photographies, des lettres et des documents souvent inédits, prêtés par des amis, des proches ou d'anciens collaborateurs de Pierre Emmanuel ont considérablement enrichi le site.
Pierre Emmanuel visionnaire, initiateur et créateur de la Vidéothèque (Forum des Images), confiant dans les nouvelles technologies, aurait certainement apprécié l'instrument de connaissance, de dialogue et d'échange que constitue un tel site.
Proposer un site clair, lisible, complet et accessible à tous, telle fut notre démarche pour que Pierre Emmanuel reste vivant dans les mémoires.
Catherine Carlier, Présidente de l'Association
(*) Anne Simonnet est professeur de Lettres classiques, Docteur ès Lettres, auteur de l'ouvrage Pierre Emmanuel, poète du Samedi saint et d'une thèse : Le Christ de Pierre Emmanuel. L'élaboration d’un mythe personnel.
Cela s'est passé un... (La micro-information du jour)
27 octobre
27 octobre 1944
« Le problème culturel et l’armée », article de Pierre Emmanuel dansAction, n° 8, 27 octobre 1944, p. 5. « Notre patrimoine national tire sa richesse, autant que notre histoire politique, du travail sur soi de la pensée française à travers les générations. Nul ne saurait être bon citoyen, citoyen complet, s’il n’est à même de se sentir le gardien de cet héritage : et non le gardien seulement, mais l’usufruitier. Au vague respect d’une culture réputée inaccessible – respect d’ailleurs qui peut se muer en haine jalouse d’amant frustré –, doit se substituer ce vaste sentiment de communion dans la forme belle, où chacun projette le meilleur de soi. »
28 octobre
28 octobre 1974
« Pour une théologie de la libération », article de Pierre Emmanuel dans Le Figaro, p. 10. « Avant tout, je crois au sens. Tout a un sens : tout est sens. Une “lecture”, comme on dit maintenant, est toujours possible par l’homme. Lecture plurielle, et pourtant unique : aujourd’hui, sa multiplicité empêche de voir son unité. C’est que la difficulté est de tout lire ensemble : le bien et le mal, exhaustivement. Je ne prétends pas en être capable : le cœur d’un homme se romprait à le tenter. Mais je crois qu’une époque en est parfois capable, dans sa chair. Et que c’est là sans doute ce que nous vivons. »
29 octobre
29 octobre 1982
« Les grands hommes et les saints », article de Pierre Emmanuel dans France catholique, n° 1872. « Il se peut que les grands hommes fassent l’histoire, mais d’une manière souvent discontinue, l’un suivant l’autre presque toujours en désordre, et la plupart résolvant, au fond, des crises dont la logique est déjà sur sa fin. Mais ceux qui font l’homme, en ce xxe siècle décisif, ce sont les hôtes des prisons, des goulags, des asiles psychiatriques. Ceux-là sont les vrais, les seuls sauveurs de notre espèce, parce qu’ils connaissent le prix de la lucidité intégrale, celui de la confiance qu’un homme dégradé, torturé, brisé, doit avoir en l’homme pour survivre, fût-ce un seul jour, contre ses bourreaux. Ceux-là prouvent, contredisant la phrase malheureuse de Mgr Vilnet, président de la Conférence épiscopale, que l’humanité de l’homme, ni en Pologne ni ailleurs, n’est jamais “emmuré définitivement au niveau des libertés”. Que les grands de la terre, quel que soit le cynisme qu’en exige le pouvoir, oublient jamais, quand ils confèrent du sort des hommes, qu’aucun d’eux n’est digne de baiser les pieds de ces hommes-là. »
30 octobre
30 octobre 1975
Antoine, Alain, « Pierre Emmanuel : une vraie culture contre la démesure du progrès pour réunifier l’homme », La Dernière heure, Bruxelles, 30 octobre 1975, p. ? ; L’Avenir du Tournaisis Tournai, 30 octobre 1975, p. 11. « “Tout esprit aujourd’hui est atrophié, mutilé par le choix du seul critère de l’intelligence abstraite que l’on pose dès le départ dans nos sociétés technocratiques. C’est une injustice et une dilapidation”, clame Pierre Emmanuel dans La révolution parallèle. Est né de cette mutilation générale un type d’homme nouveau, une civilisation purement technologique. L’asservissement à la machine et à l’intelligence mécanisée a, sinon frappé d’interdit, du moins privé de signification les capacités spirituelles de l’homme moderne. L’art, la philosophie, la mystique, cette communion que Dylan Thomas appelait “the conversation of prayers”, sont autant de d’activités de moins en moins imaginables. L’idée de “l’homme intérieur” est à ce point désertée que tout ce qui est fondé sur elle dans la culture apparaît comme le vestige d’une superstition.
C’est que Pierre Emmanuel n’a jamais accepté – ni compris – que, pour augmenter le bien-être matériel des hommes, la société industrielle doive leur voler leur âme. »
31 octobre
31 octobre 1973
« Enseignement et communication. La paupérisation de l’esprit », article de Pierre Emmanuel dans Le Figaro, p. 1, 30. « Le paupérisme intellectuel vient en partie d’une classification sociale qui maintient toujours les mêmes au plus bas, quelle que soit l’amélioration relative de leur sort ; cette situation elle-même est renforcée par le système éducatif issu d’elle, cercle vicieux que point n’est besoin d’être gauchiste pour dénoncer.
Comment en sortir ? En réduisant, autant que faire se peut, le caractère artificiel de l’école. L’école peut-elle devenir un milieu réel en relation d’interdépendance et de co-responsabilité avec le milieu ambiant ? Apprendre un métier est nécessaire, n’apprendre que lui c’est presque toujours s’en faire le prisonnier dans une société où chacun occupe sa petite case mais où très peu sont bien “casés” ».
1 novembre
1 novembre 1980
J.-Louis de La Vaissière, « Pierre Emmanuel : contre toutes les atrophies de l’homme contemporain », La Croix, 1er-3 novembre 1980, p. 10-11. (entretien) « - Pierre Emmanuel, quelle est votre contribution à la littérature d’aujourd’hui ?
- Si j’apporte quelque chose à la littérature d’aujourd’hui, c’est une certaine capacité d’ouverture, une attention religieuse très vaste, une sensibilité à la problématique de l’homme contemporain – sociale, politique, psychologique, analytique, - qu’il s’agisse de sa névrose ou de son besoin spirituel, de toutes les formes que peut prendre son désir dans une société qui le mutile de tous les côtés.
Ce qui me conditionne surtout c’est que je vois grandir la menace d’une réduction de l’homme à son lieu commun le plus banal, à une moyenne qui serait à la fois un nivellement, une dénaturation, une destruction du sens spirituel.
Cette réunification de l’homme à laquelle je suis voué, elle passe par une très grande liberté à l’égard de la pensée d’autrui, par une possibilité de se « naturaliser » à la pensée d’autrui, même quand elle n’est pas celle de notre origine.
Le qualificatif de chrétien devrait justement contenir toute cette ouverture… Je ne veux ni réduire l’homme ni réduire Dieu. »
2 novembre
2 novembre 1961
« Notre père céleste », France observateur, 2 novembre 1961, p. 24. « Nikita (notre père céleste, comme l’a surnommé l’astronaute Titov) s’apprête à faire sauter sur ses genoux olympiens sa petite Niké de cinquante mégatonnes. Ce sera, je crois, sa vingt-sixième secousse en quelques semaines, et la plus forte du genre. Depuis les bombes d’Hiroshima et de Nagasaki (les deux seules jusqu’ici fécondes) les Américains se sont amusés à quelque deux cent cinquante secousses atomiques, moins puissantes que celles des Russes, mais non faute de mieux. Cet onanisme nucléaire est-il l’émulation vicieuse de deux gamins gigantesques ? Ou devons-nous en passer par là pour atteindre à la maturité atomique ? Ce ne sont pas les Grands de la terre qui nous diront la vérité là-dessus. Ils nous mentent et se trompent eux-mêmes, se font du chantage et au monde entier : mais ils ont beau se prouver leur supervirilité en se secouant face à face, ils ne savent rien de leur fécondité réciproque. »
3 novembre
3 novembre 1973
« Onze sages et l’imagination », article de Pierre Emmanuel dans Le Figaro, p. 30. « L’art, faut-il croire, n’est pas une « force vive » selon l’esprit de l’institution. L’univers de l’imaginaire a toujours été surveillé et canalisé par celle-ci, dans la faible mesure où l’enseignement lui consent une place. Attitude très ancienne, liée à l’évolution de l’intelligence vers une rationalité toujours plus efficace sur le monde dit “extérieur”. L’acte créateur est différent du discours rationnel en ce que l’un est subjectif, l’autre objectif, l’un engage tout l’être dans son objet tandis que l’autre, sur son objet, n’exerce à la limite que l’intelligence ordonnatrice. L’un fait surgir de l’imprévisible, l’autre prévoit sur du déjà-là. De ces deux formes de la pensé, l’enseignement français favorise la seconde de plus en plus systématiquement, voire impatiemment, comme pour combler un retard qu’il aurait pris dans la formation aux sciences exactes. Erreur, car la créativité est une, et l’invention se déploie de même dans la science et dans l’art. »