« L’Amour n’est Amour qu’en s’exilant de soi »
« Voici donc depuis cette rencontre inaugurale d’un jour de juin 1976, la première année passée après que nous eut quitté Pierre Emmanuel. Et rien d’autres que de pauvres mots pour dire ce vide, cette mort qui est comme un « coup de gong sur le tympan du vide ». Ce vers de Jacob nous renvoie d’emblée à la magistrale thèse de 3e cycle qu’Évelyne Frank vient de présenter à l’Université de Strasbourg, sous le titre : La quête de l’Être dans Jacob de Pierre Emmanuel.
C’est dans cette Université que Pierre Emmanuel a parlé pour la dernière fois, en juillet 1984 ; il y avait déjà donné deux conférences en 1981 qui furent publiées peu après sa mort, sous le titre : La poésie comme forme de la connaissance. Sa parole désormais tue, nous en retrouvons l’écho et le souffle dans ces soixante-dix pages… »
« Quand Pierre Emmanuel publie chez Pierre Seghers son second livre, Tombeau d’Orphée. Fragment, il le dédie :
À
MARC DU PLANTIER
ET
JOSEPH SIMA
ces deux peintres d’Eurydice
En frontispice, un dessin de Sima représente une femme vue de dos dans un paysage d’apocalypse. Le volume sort de presse le 30 mai 1941. Pierre Seghers a fait le récit de sa rencontre avec le jeune poète aux Angles, en face d’Avignon, au cours de l’hiver précédent. Tombeau d’Orphée sera son premier livre d’éditeur.
Marc du Plantier et Joseph Sima ne pouvaient pas s’ignorer totalement. Ils appartiennent cependant à des milieux artistiques et culturels distincts, le premier de goût néo-classique, le second proche des surréalistes. Pierre Emmanuel n’évoque que Sima, et encore brièvement, dans ses autobiographies. Jusqu’à plus ample informé, on peut croire qu’il a connu l’un et l’autre par des voies autonomes… »