Après L’ouvrier de la onzième heure Pierre Emmanuel envisageait un troisième volume autobiographique, « plus intime sur le Pays Natal, où quelques pages de souvenir nostalgique évoqueront Villeneuve, et l’amitié » (Lettre à P. Seghers). Ce projet n’aboutit pas.
Mais en 1979 une phrase s’impose à lui : « Il est grand temps, Emmanuel, de revenir à la maison du Père ». L’« adulte revenant à la maison du père trouve la sienne du même coup », explique-t-il. Pierre Emmanuel entreprend alors de retracer une nouvelle fois son histoire, de manière souvent beaucoup plus intime que dans les écrits précédents. La maturité l’aide à placer les événements dans une perspective nouvelle, plus pacifiée, plus aimante. Ce texte, d’abord proposé à Flamand pour les éditions du Seuil, ne voit pas le jour du vivant de Pierre Emmanuel : la trilogie du Livre de l’homme et de la femme avait permis à son auteur de dépasser la crise à l’origine de cette démarche autobiographique.
Il est édité en 2014 à la suite des deux autres livres dans Il est grand temps..., Autobiographies, Préface de François Livi, texte établi par, notice et notes d'Anne Simonnet, éditions L'Âge d'homme.