« Le jour de la déclaration de guerre, j’étais en Haute-Loire, dans un pays de sévère tristesse, noir et vert sombre, que le soleil ne réchauffe pas. (…) Nous avions le cœur lourd d’une angoisse trop précise ; en arrivant à la maison, nous vîmes l’affiche placardée sur le mur » (Qui est cet homme ?, chap. IX).
Pierre Emmanuel n’est pas mobilisé à cause de son état de santé ; il fait donc la rentrée scolaire à Saint-Martin de Pontoise, et cherche très vite comment participer à l’effort commun.
Il écrit ainsi à Jean Paulhan fin septembre 1939 pour lui demander s’il connaîtrait « une œuvre d’entr’aide des écrivains et artistes mobilisés » à laquelle il pourrait participer.
Durant l’année 1939-1940 il écrit nombre de poèmes marqués par la guerre, qu’il soumet à Jean Paulhan. Mais la débâcle empêche les publications prévues.
En juin 1940, le voici comme tant d’autres sur les chemins de l’exode, le toit de sa maison s’étant écroulé dans un bombardement. Pierre-Jean Jouve les aide à gagner avec lui Clermont-Ferrand, puis leur propose de le rejoindre à Dieulefit. Pierre Emmanuel va d'abord jusqu'à Avignon, espérant gagner Pau où est sa famille ; les circonstances l'incitent finalement à chercher refuge à Dieulefit, où il reste jusqu’à la fin de la guerre. .../...