PIERRE EMMANUEL

Conseil pour le développement culturel

     Le 24 septembre 1971 est créé un conseil du développement culturel, « organe de réflexion et de propositions sur les orientations fondamentales de la politique culturelle du gouvernement ».

     Le conseil, composé de 35 personnalités désignées individuellement, est issu de la « Commission culturelle du VIe plan » dont il était l’une des propositions ; la présidence en est confiée à Pierre Emmanuel.

     Ce conseil, écrit Pierre Emmanuel en 1973, « veut s’affirmer comme le premier foyer de ce qui doit être, à travers tout le pays, une concertation continue entre ceux qui, par intuition, conçoivent en perspective, et ceux qui, par goût du concret, décident dans l’immédiat. Ils ont beaucoup à apprendre les uns des autres – à se rapprocher sans se confondre. »

    Mais le manque de moyens et d’autorité qui lui sont accordés amène tous les membres à démissionner du conseil début octobre 1973, malgré les efforts de Pierre Emmanuel.


     « Ce que le Conseil peut apporter à cette élaboration commune, c’est un pressentiment de l’imaginaire social, du hasard interne inhérent à la forme. Sa fonction est d’intuition anthropologique, importante, décisive même, en des domaines aussi nouveaux que l’extension imprévisible de l’audio-visuel ou la psychologie massivement urbaine de demain. Il peut rendre sensibles tout autant l’excès que le manque, la saturation par une culture artificiellement imposée que l’insatisfaction des vrais désirs culturels. Comment exercer cette fonction de flaireur de signes ? D’une part, en créant, autour de certaines questions, des groupes d’études non permanents faisant appel à des compétences extérieures, d’administrateurs ou de simples citoyens ; d’autre part en s’associant, pour les focaliser sur certains thèmes, à des équipes de spécialistes travaillant sur des projets précis en cours de réalisation. »

                   « Présentation d’un inconnu », Le Monde, 8 juillet 1973