Jour de colère « paraît en mars 1942 aux Éditions Edmond Charlot, à Alger et, en même temps, dans la collection de la revue Fontaine pour la distribution française. [...] L’ensemble du recueil est dédié "Aux morts, ces contempteurs superbes de la mort, ces durs justiciers, ces violents prophètes". Cette dédicace aurait pu être celle de tous les recueils de la période de Résistance de Pierre Emmanuel, car les poèmes qui les composent décrivent et dénoncent, en grande partie, les souffrances des victimes de la guerre. [...] »
L’écriture en précède en fait celle de Combats avec tes défenseurs, et remonte parfois aux tout débuts de la poésie emmanuellienne, en particulier pour les poèmes évoquant la guerre d’Espagne.
Les titres de « Juifs », « Camps de concentration » (écrit en 1940), « Prière pour nos ennemis » (dédié à Emmanuel Mounier) furent modifiés ou supprimés par la censure.
« Jour de colère doit être lu comme un cri de détresse et de rage contre l’apocalypse hitlérienne, une dénonciation, une exhortation à mettre une fin à "cette noire nuit". [...] Le doute et la foi se mêlent et s’affrontent. Mais le poète termine son recueil en se remettant au regard intérieur : "[...] à ce regard Seigneur / pour affronter le jour de Ta miséricorde". »
Ginette Adamson, notice de Jour de colère, Œuvres poétiques complètes, t. 1, L’Âge d’Homme, 2001, p. 1143-1146.
Jour de colère est réédité en 1945 par Charlot.
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