« [R]egardez la peinture de Couty. Solide, architecturale, animée de couleurs énergiques, dont l’accord se fait non par la vertu abstraite ou l’inverse simple séduction sensorielle, mais par le développement interne d’une œuvre complexe, organisée en fonction d’un tout à exprimer, d’un visage à fixer absolu sur la toile : synthèse nue, évidente, d’un état de puissante sensibilité, d’une force lentement accrue à mesure qu’elle se cherche et se donne une forme, dans l’épaisseur confuse des images, qu’elle débrouille en des rapports exacts, sûrs d’eux-mêmes, intelligibles. Peinture à l’image de l’homme, à notre image : à la fois claire et mystérieuse, sobre et débordante, intime et universelle. Marquée, si l’on veut, par l’ascétisme de la ville, mais que la nature généreuse de Couty sait illuminer d’étonnants clairs-obscurs ou qu’il ponctue, par jeu, des éclats de ce même soleil mystiques. Peinture qui n’est pas pressée de paraître, parce qu’elle est : elle sait qu’elle a l’éternité devant soi. »
Carton d’invitation – Vernissage de l’exposition à la Galerie Folklore, Lyon, 1er février 1947.